Toujours plus loin les Thoniers à Moteur
Dans les années 50, à bord de bateaux à moteur, les hommes du thon ont mis le cap à 4 000 km de chez eux, près des côtes africaines où le thon abonde toute l'année.
La pêche qu'on pratiquait alors, c'est la pêche à la canne, pratiquée encore par plusieurs thoniers basques, comme le Calliope, qui croise en face du Sénégal. Quand les thons sont là, l'appâteur jette à l'eau des poignées de sardines vivantes. Les thons approchent, se précipitent sur cette nourriture inespérée. Pour cacher le bateau, de nombreux jets d'eau arrosent la surface de la mer. Alignés le long du bord, les hommes d'équipage lancent leurs cannes. Les thons se jettent sur les hameçons. Pendant quelques minutes, les cannes ne cessent de monter et de descendre, puis tout d'un coup, elles s'immobilisent: le banc de thons est parti.
C'était la pêche moderne des années cinquante. Maintenant, les thoniers « Canneurs » Sont dépassés techniquement par les «Senneurs» qui déploient les sennes, d'immenses filets qui attrapent, d'un coup, tout un banc de poissons.
Comme beaucoup de Basques, le patron du Calliope a choisi de ne pas se mettre à la senne, qui pêche trop de poissons et menace de dépeupler l'océan. Sur son vieux Calliope, il continue de faire le point au sextant. « Pour tenir le coup face à la concurrence des senneurs, nous devons garder nos vieux bateaux et embarquer des matelots sénégalais, bien payés, mais moins cher qu'un équipage européen. » Combien de temps le Calliope pourra-t-il continuer à pêcher ?
